Je ne vous dirai pas ce que vous pensiez que j’allais vous dire
Non, non je ne le vous dirai pas. Chacun vous l’a répété déjà. Vous savez cette petite phrase qui, omniprésente, rode au-dessus de votre mois de janvier depuis votre naissance. Non, je ne vous souhaiterai pas une bonne année. Parce que je l’ai souhaitée bonne l’année dernière et que, de toute évidence, vous l’avez trouvée merdique. Contrairement à moi, mais ça c’est une autre histoire, enfin un autre article, celui-ci. Et hop, un maillage entre différentes pages de ce site de fait et le référencement de mon article boosté sur les sites de recherches. Vous l’aurez compris, en 2021 je tente une approche plus professionnelle dans l’exposition de mes conneries. Objectif sur ma néo to-do list : être lue par quelqu’un d’autre que ma mère, ma tante et son chat (si seulement, elle avait pu lui donner un nom afin de vous faire croire qu’une troisième personne top moumoute lisait cette phrase en même temps que vous, au pif Matthew McConaughey).
Je vais essayer, insidieusement, d’entrer vos habitudes, de devenir une tradition de vos lundis. M’asseoir tout prêt de votre déprime du début de semaine, m’accrocher à elle assez fort pour que votre cerveau, en ressentant l’angoisse sur le chemin du taf le lundi matin, pense automatiquement à moi et vous pousse, sans que vous ne compreniez pourquoi, à me lire. Ce n’est pas de moi, c’est Pavlov, ne déconnez pas : à force de ne parler qu’à un enfant de 15 mois, l’unique questionnement qui émerge de mon esprit se résume à « Le fait de manger un château de sable en entier entraîne-t-il une hausse de son taux d’iode et, dans ce cas, ne serait-ce pas bénéfique à son développement ? ».
Concrètement, j’espère m’introduire dans votre semaine. Il y a les enfants à emmener au cours d’escalade du mercredi, le jeudi de Nîmes, le souvenir du poisson à la cantine du vendredi, la trilogie du samedi, la mélancolie du dimanche. Alors ok, il y avait déjà ce soleil qu’on n’aura jamais (chaque fois c’est pareil …) le lundi et rien le mardi, alors la logique voudrait que … Mais enfin, Claude François est mort, vive Claude François ! C’est faux hein. Pas le fait qu’il soit mort, ça on est d’accord, mais le reste. N’oublions pas que ce mec à la coupe un peu chelou était un pédocriminel. Vous avez vu ? C’est sympa de commencer la semaine avec moi ! Bon enfant, ambiance sympatoche : ON SE RÉGALE !
Sujet moins glauque (mais important), j’espère profondément que la culture va pouvoir éclore à nouveau, renaître des cendres de son confinement interminable. Que l’on pourra danser encore, chanter, rire d’autre chose que de nous, transpirer parce que la pièce accueillant la fête est trop remplie, avoir des courbatures le lendemain matin car la joie aura été trop grande pour être digérée par nos muscles, se déguiser en se noyant sous les paillettes, embrasser mon gars sûr en pleine rue sans être barricadée par un masque, être énervée par les mecs qui parlent au rang juste devant au cinéma, chialer devant un Edward Hopper, un Arcmanoro Niles ou un Rosa Bonheur (oui, je n’arrive pas à expliquer pourquoi les peintures de moutons et de chiens tristes m’affectent autant).
Alors, pour tout ça, il faut que l’art triomphe, que la culture ressorte vénérée et toujours plus respectée. Il le faut aussi afin que je puisse vous raconter des choses, vous retracer des moments. Sinon vous allez rapidement me haïr et je vais perdre toute intimité. Vous êtes déjà au courant du déroulement de mon accouchement, de mes déboires en tant que mère chantant du K.Maro à son gosse et de mon amour pour le film « Armageddon » (tout ça, vous avez pu l’apprendre dans cet article). Vous connaissez ma salmonellose et mon rêve consistant à me réveiller un matin dans la galerie d’un bloc du Grey Sloan Memorial Hospital (ces confidences c’était là). J’espère que vous n’avez pas retenu que j’avais essayé de manger 8 petits beurres en même temps ou que, en moins de 4 jours, j’avais foutu ma bonne résolution en l’air (si vous avez retenu ces instants honteux, c’est que vous avez lu ce billet).
En voilà un référencement aux petits oignons (doux des Cévennes, évidemment). Enfin, on est au max niveau maillage, mais n’oublions pas que l’analyse permettant le classement des moteurs de recherches s’appuie sur la justesse du texte, son uniformité quant au thème développé. Et là, comment dire ? On est franchement dans la merde.
Je vous dis donc : A la semaine prochaine. Vous n’oubliez pas hein ! J’ai acquis un droit de regard sur les stats donc si je vois qu’il n’y a que 15 vues sur l’article, je saurai que ce sont mes 12 réactualisations pour voir s’il y a de nouvelles vues, ma mère, ma tante et Matthew McConaughey.
Ecrit par Channel Roig