Parés à voir votre spleen s’amplifier ?
Cette semaine, je vous le dis en mille, je ne vais pas m’inventer une vie. Pas que je l’eus fait auparavant, mais j’avais des trucs sympatoches à écrire. L’absurdité de mon quotidien sonnait assez bien, mes initiatives maternelles incongrues vous faisaient peut-être vous sentir moins seuls dans la galère que représente le fait d’aider un mini humain à grandir dans un monde où les messieurs patates ont un masque FFP2 sur leurs tubercules, les dérives de mes références culturelles vous ont éventuellement aidés à assumer les vôtres (et non, il n’y a pas de honte à citer Patrick Swayze la tête haute, « Va faire mousser ton spaghetti et laisse ça aux gros calibres ! » , ok?).
La loose intergalactique
Mais là, avouons qu’on tourne en rond (ça vaut toujours mieux qu’en carré). Je ne vais pas encore vous bassiner avec la carence culturelle, ni avec le fait que je n’utilise plus que des gifs de Derek Shepherd dans chacun de mes messages, ni avec la découverte du talc par mon fils suivi immédiatement par sa transformation immédiate en Armande Altaï, ni avec ma première dégustation de lentilles corail et mon dégoût absolu pour cette denrée qui ressemble beaucoup trop à de la nourriture pour poissons rouges.
Le moins happy des birthdays
Alors bon, que raconter quand rien ne se passe et quand on s’interdit, pour une fois, de raconter sa vie ennuyeuse au caractère excessivement itératif ? Que dire, alors que le monde entier accusait 2020 de lui avoir pourri la vie, du fait qu’une entité supérieure ait ordonné « tu m’mettras la p’tite sœur » au comptoir du Bar des Sports du village où on gère l’ambiance générale du monde ?
A l’heure où se fête l’anniversaire des premiers articles évoquant un étrange virus faisant plusieurs morts autour d’un marché chinois, je me souviens de l’avant. Un avant qui avait étrangement laissé souffler un vent d’après. On se levait et on se cassait, on disait que non c’est non, on criait, on collait, les transparents obligeaient les non-voyants intentionnels à les regarder droit dans les yeux. Puis le silence général, black-out total et les quelques voix qui retentissaient dans l’obscurité ressemblaient comme deux gouttes d’eau à celles entendues la veille.
Petit point Evelyne Dhéliat
Donc, maintenant qu’on est censés être dans l’après, j’ai comme une légère angoisse aux vues de ses similitudes avec l’avant. Mais bon, cette semaine, il y a eu des ciels de dingues. Le genre de ciel qui me met de bonne humeur, cette lumière qui fascine et qui, malheureusement, nous fait oublier de regarder ce qu’elle éclaire et la manière dont elle colore le sol. Enfin, bref, ça m’a cajolée. Un léger regain d’espoir, OKLM (je fais uniquement référence au snack de Montcalm, TMTC – là, je trouve ma référence dans ma pré-puberté sur MSN). J’envoie donc mes sincères remerciements aux nuages roses qui m’ont poussée, un peu grâce à eux j’ai su que je continuerai à dire non, à crier trop fort et à me taire quand j’en ai envie. Que peut-être tout changera, que les règles bougeront un peu, que les arbitres de la partie contesteront enfin le règlement en se rendant compte qu’il n’est pas tout à fait paritaire.
Alors évidemment, une fois de plus, pour nos au revoir, je ne vous embrasse pas. Cette fois-ci, ce n’est pas uniquement parce que le cœur n’y est pas, mais que je suis également trop occupée à me lever et à me casser.
A la semaine prochaine les petits potes !
Écrit par Channel Roig