Viens on lit rien ! Lance la vidéo et ferme les yeux !
Si tu as la flemme de lire les mots sortis de mon imagination débordante (“inondante” serait peut-être plus objectif), écoute donc ma voix en cliquant sur la flèche !
Marasme évolutif
Hello les bouseux ! Si vous aviez lu mes anciens articles, vous sauriez que dans ma bouche ceci n’est pas une insulte. J’ai grandi à la campagne et j’ai fait des balles au prisonnier avec de la bouse de vache en guise de balle. De fantastiques souvenirs.
Instant rural terminé, vous savez que je sais que vous savez que je n’ai pas grand-chose à vous raconter. Les matins se suivent et se ressemblent quand le masque FFP3 se fait une place au quotidien, comme disait, à peu de choses près, ce bon vieux Joe Dassin. J’émets l’hypothèse, sans trop m’aventurer, que je réside actuellement dans ce qu’on pourrait appeler une stase. Mais, au sein même de mon marasme, des évolutions folles se frayent des chemins sans que je ne leur ai rien demandé.
Renouveau sentimental
Je découvre alors que j’aime, à présent, le néant. Ce rien dans lequel je me véhicule depuis des mois m’est désormais confortable. Emmitouflant même. J’ose à dire étreignant. En m’axant sur ce vocabulaire des plus charnels (oui, confortable et emmitouflant sont pour moi des termes assez langoureux, je dois avouer que je me rêve parfois des aventures épistolaires passionnées avec des plaids et autres couvertures thermolactyl). Du coup, avec ce vocabulaire charnel, disais-je, j’ai l’impression d’être un peu coupable d’adultère. Mon grand amour, la cause de la plupart de mes tachycardies, s’appelait jusqu’à présent « Terrasse de café ». Non, sans déconner ! Il y a encore trois semaines, je me suis auto chopée devant une vitrine de bar fermé en train de fixer avec passion le percolateur qui ne finissait pas de moisir. Et là, véridique, je me suis entendue chuchoter :
– Soudain je m’alanguis, je rêve, je frissonne,
Je tangue, je chavire, et comme la rengaine,
Je vais, je viens, je vire, je me tourne, je me traîne,
Ton image me hante, je te parle tout bas,
Et j’ai le mal d’amour, et j’ai le mal de toi…
Dis, quand reviendras-tu ?
Alors, un des objectifs imaginaires de ma vie, c’était que Barbara, la chanteuse, soit, dans son cercueil, fière de moi. Donc, ben comment vous dire ? Je pense que c’est râpé pour cette fois. A la prochaine Barbie (diminutif personnel de Barbara donc, pas de Klaus) !
Laisse-moi kiffer la vibe
De plus, dans la liste des changements bizarres qui m’incombent, je pense qu’on peut peut-être explorer le fait que je sois redevenue fan de Diam’s. Encore un truc que je n’ai pas vu venir. Mais, j’ai été happée dans sa bulle (pour les relous du fond, c’est une référence à son troisième album). Se sont mis à défiler mes plus belles années : la pré-adolescence. Vous savez, ce moment un peu bâtard dont, on ignore pourquoi, aucune trace matérielle n’est actuellement trouvable… La vérité, c’est que quand j’ai eu 14 ans, j’ai brûlé tous ces souvenirs gênants où ma frange, enfin ma mèche, était grasse, où sur mon tee-shirt on pouvait lire une phrase du type « So sexy » et où de mauvaises contrefaçons de Buffalos ornementaient mes pieds. Le cocktail parfait pour une gamine de 10 ans, bien dans ses pompes, la tête sur les épaules et qui aurait, certainement, vomi de stress si on lui avait demandé ce que signifiait la phrase sur son tee-shirt.
De fait, j’ai d’autant plus d’affection pour ce néant car, en ayant les dents du fond qui baignent en repensant à cette enfant que j’étais, une sorte d’accouplement étrange entre le mec des Tokio Hotel et Afida Turner, et ben là, je suis nickel dans mon pantalon de pyjama à carreaux et un tee-shirt Caterpillar (et une culotte enroulée en guise d’élastique pour les cheveux, mais on va peut-être trop loin dans la confidence). Et sans ce rien qui rythme mes journées depuis plus d’un an et ben je ne pourrais pas. Cette société vestimentairement réglementée m’aurait mis un K.O en pleine gueule. Si ça aussi, du coup, ça pouvait changer dans le monde d’après, ce serait giga cool !
Sans penser à demain
Sur ce, j’imagine que vous avez eu votre dose hebdomadaire de mes mots. Alors, pour citer une dernière fois, ce bon vieux Joe Dassin :
– On s’est aimé comme on se quitte
Tout simplement, sans penser à demain
À demain qui vient toujours un peu trop vite
Aux adieux qui quelquefois se passent un peu trop bien.
Alors, aux vues de ces adieux qui passent crème, je vous dis à la semaine prochaine et, bien sûr, je ne vous embrasse pas mais prenez soin de vous quand même.