Oyé oyé braves gens !
Après mon article de la semaine dernière, je me devais d’arrêter de creuser mon trou afin de ne pas finir six pieds sous terre. J’ai donc pris des décisions. Et David Bowie (Dieu, pour la mécréante que je suis) sait ô combien cela arrive rarement dans ma vie. Concrètement, j’ai des palpitations à l’idée de devoir acheter du beurre car le rayon est trop abondant niveau choix (et David Bowie sait ô combien ma consommation de beurre fait pâlir la Sécu). Enfin, bref, vous saisissez l’effroi qui s’empare de moi quand je dois prendre des décisions ! Mais finalement, est-ce qu’une pandémie mondiale n’est pas l’exacte bonne raison pour se dépasser ?
Le changement c’est maintenant !
Donc, deux changements majeurs ont fait irruption (en plus d’une petite horde acnéique souhaitant apparemment vivre en concubinage avec mon front) dans ma vie cette semaine. Premièrement, j’ai stoppé net mon quatorzième visionnage de Grey’s Anatomy. Ah ben je vous avais prévenus, je n’y suis pas allée de main morte, on ne change pas de vie avec des « légèrement moins » ! Par contre, forcément, j’ai dû remplacer cette addiction par une autre. Ne vous inquiétez pas, ce n’est pas le sport qui m’a fait oublier Alex Karev, j’ai des valeurs. Je me suis noyée dans « En thérapie ». Synopsis : Des gens qui vont aussi mal que les patients du Grey Sloan Memorial Hospital, sauf qu’ils ne nous montrent pas un bout de leur iléon pour exprimer leur douleur (pour les snobs qui ne veulent entendre parler que de l’actualité de Jacques Audiard, j’évoque ici l’hôpital de Grey’s Anatomy en parlant du GSMH). J’espère que vous ressentez une immense fierté en lisant ces mots, que mon passage de la ABC à Arte vous provoque une montée irrémédiable de larmes au bord des yeux.
Le choix de l’ignorance
Second point, et pas des moindres, j’ai cessé de lire les informations. J’ai viré tous mes abonnements aux médias journalistiques sur les réseaux, désactivé les notifications d’actualités sur mon téléphone et me suis interdite de passer à moins de 10 mètres d’un tabac-presse. Évidemment, arrêter de lire mon horoscope dans le Midi-Libre n’a pas été chose aisée mais cette cécité délibérée des faits divers et mauvaises nouvelles du monde m’a rassérénée. Comme nous ne sommes pas là pour affabuler, je me dois de vous confesser que j’ai dérogé à la règle une fois. Une toute petite fois. Et ça a suffi pour me foutre la loose.
« Le Sénat rejette l’ouverture de la PMA à toutes les femmes » titrait je ne sais quel journal. Alors oui, je sais, il reste encore des étapes après cette décision, le Sénat ne décide pas tout seul, blablabla… Ça va, j’ai fait un mois et 5 jours de licence de droit en 2011 ! Mais enfin, je trouve quand même bizarre ce concept consistant à prendre des décisions concernant le désir d’enfant d’autrui. Enfin, là c’est surtout d’autruiE ! Puis, c’est pas comme si, quand t’étais une meuf entrant dans la norme, le monde entier te cassait les ovaires pour que tu aies absolument un gamin (parce qu’une femme c’est fait pour faire des enfants tout en ayant un ventre plat et pour faire la vaisselle tout en ayant une manucure nickel) ? Ah ben si, c’est exactement ça en fait !
3615 Hercule Poirot
Du coup, mon côté Jessica Fletcher m’a poussé à résoudre le mystère : qui peut bien se cacher derrière ce choix ? Il me semble logique que lorsqu’on décide d’une loi, on le fait en connaissance de cause, on cherche à entendre les principaux intéressés. Je ne sais pas si ça se passe comme ça dans l’hémicycle, j’ai seulement l’exemple de mon rôle de déléguée de classe en 5ème. De fait, j’ai donc cherché qui était le Sénat. Roulements de tambour ! Contre toute attente … Ratatatatata ! Le suspens à son comble ! Composé de 348 personnes, le Sénat donne la parole à 117 femmes pour 231 hommes. J’ai fait moi-même le décompte grâce aux prénoms. Sans vouloir me la péter avec mon niveau de mathématiques, il semblerait que si une seule des « Frédérique » était un « Frédéric », il y aurait pile poil deux fois plus d’hommes que de femmes.
Enfin, je ne sais pas. Ça ne serait venu à l’esprit de personne de demander aux Spice Girls de décider si les hommes célibataires de plus de 55 ans avaient le droit ou non d’adopter un iguane. Parce que ça ne les regarde pas, elles ne sont pas concernées par cette problématique (certes, cette problématique est toute pétée mais on peut inventer mille et un arguments, que l’on soit pour ou contre l’adoption d’iguanes). Si vous trouvez une raison au fait que plein de vieux messieurs (pour info, l’âge moyen des sénateurs est de 60 ans et deux mois, le nouvel âge de l’apogée de l’intérêt pour la parentalité apparemment) prennent des décisions pour des femmes plus ou moins jeunes, je vous le dis d’avance, ne prenez pas la peine de me la dire. Je ne serai pas d’accord avec vous.
Sur ces belles paroles, je vous dis à la semaine prochaine pour toujours plus d’actus locales chaudes bouillantes (je déconne, y a Covid !).
Je ne vous embrasse pas !
Écrit par Channel Roig