30 MAI : TINALS . JOUR 1
This is not a love song. Six petits mots qui soufflent sur Paloma ce week-end et qui nous rappellent que la saison des festivals et de la canicule est ouverte.
C’est un amour passionnel qui m’unit au TINALS. Un suis-moi, je te fuis etc. qui rythme mon cœur depuis sept années désormais. Je l’aime, je l’attends pendant 12 mois, il commence par bien me le rendre au début et puis, en seulement quelques jours, il me ravage, m’épuise, me désole, je le hais un peu. Enfin, le drame. Il se termine et me quitte pendant un an, me manque et m’envoie m’effondrer dans une mélancolie nostalgique terrible. Ces désastres ne sont pas là pour rien, je n’accuse pas non plus TINALS de tous mes maux. Je l’avoue, l’épuisement me dévaste car chaque année je donne l’entièreté de mon être. Mollets, oreilles, cordes vocales, dignité, capital soleil, énergie vitale.
J’ai passé les étapes de la maturité en étant liée à ce festival. Gentiment, à la base, j’ai poussé ses portes en étant bénévole au bar quelques années. Puis, j’ai eu la brillante idée de me proposer en tant que mascotte. Deux informations essentielles sont alors à prendre en compte : je hais les contacts corporels & j’étais déguisée en cœur avec pour mission de faire des câlins aux festivaliers. Inutile de préciser que la température extérieure avoisinait les 40 degrés et que celle interne au costume dépassait les 52. Enfin, je suis passée par l’étape apéro-parking où j’ai mendié ma place entre deux verres et deux bagnoles. L’introspection étant faite, je me rends compte que je n’ai jamais eu de thune. J’en profite donc pour remercier chaleureusement VOFR car qui sait ce que j’aurais dû faire cette année pour rentrer sur le festival sans eux !
Cette année encore, Titi (pour TINALS absolument, toute relation crée ses petits surnoms ridicules) a tout mis en place pour reconquérir mon cœur. Tout d’abord, merci énormément à Évelyne Dhéliat et Éole qui se sont mis ok pour qu’il fasse beau et que le vent aille fouetter ailleurs ! Ensuite, il y a tout le reste.
Le cadre qui transforme en petit paradis coloré, écolo et flânant, un site qui est à deux mètres et demi du périph’ ! On en vient même à trouver mignon le bruit lointain d’une voiture, on se surprend à penser que c’est un moustique, donc que c’est l’été, puis qu’il y a la scène Mosquito, puis qu’un super concert va commencer, et cætera, et cætera ! Il semblerait que le TINALS crée une libération d’endorphine et d’ocytocine surélevée, effectivement.
Il y a aussi le public ! Je n’ai rarement vu autant de love qu’à ce festival revendiquant, si mon anglais tient la route plus que je ne le crois, qu’il n’était pas une chanson d’amour ! Premier concert auquel j’ai eu la chance d’assister cette année : Le SuperHomard. Super choix pour commencer, c’était tranquille, sympa, fruité (,croquant, sans trop de piment d’Espelette …) et idéal pour une écoute familiale. De partout des mini-humains avec des casques plus gros que leur tête pour protéger leurs mini-oreilles. Quelle chance de passer le pont de l’Ascension dans ces conditions ! On comprend la loose qu’ils auront lundi matin en retournant à l’école, on est tous dans le même bateau. L’avantage des enfants pendant les concerts c’est qu’ils dansent et, surtout, qu’ils entraînent tout le monde avec eux.
A peine le temps de dévorer une glace topissime abricot-romarin chez le glacier de TINALS, on zyeute la super sélection du libraire Pop’Up : que du bon ! On retrouve le « Mes bien chères sœurs » de Chloé Delaume qui animera une conférence le samedi à 16:45, mais aussi « Zaï zaï zaï zaï » de FabCaro, « Cher corps » de Léa Bordier et tout un tas d’autres bouquins et BD à dévorer !
Dans la foulée, j’ai découvert Wallows et l’hystérie collective créée par son chanteur Dylan Minette qui n’est autre que l’acteur principal de la série à succès « 13 Reasons Why ». Les ados actuels sont géniaux ! Ils ont dansé, hurlé, chanté pendant presque une heure, tout en arborant des looks et maquillages venus tout droit de l’espace avec une audace leur offrant un panache qui me fascine.
Il y eu aussi l’association entre l’artiste Rhino, son électro et la classe de 5ème d’un collège nîmois qui a enflammé le patio le temps d’un concert. Ce projet mis en place par la SACEM résulte d’une année scolaire de travail et d’échange entre le DJ, Paloma et ces élèves. Ovation générale à la fin du concert, les gens continuant d’applaudir alors que les enfants étaient déjà partis en courant pour faire la queue au photomaton.
Un peu plus tard, les concerts se sont enchaînés, tous mieux les uns que les autres : Balck Midi, The Inspector Cluzo, Shellac, Kurt Vile and The Violators (et là, j’étais l’hystérie collective à moi toute seule). J’ai longuement hésité entre Channel Tres et Fat White Family, puis l’énergie émanant du Club m’a conquise et je n’ai pas été déçue ! Je me lève donc ce matin en étant complètement fan de Channel Tres.
Je ne pouvais pas terminer cet article sans parler de la Happy Team ! Si vous étiez à TINALS, vous n’avez pas pu les louper. Un Maneki-Neko (la culture : les statues japonaises de chat porte-bonheur) en kimono/couverture de survie entouré de deux princesses super-stars aux faux cils accolant leur frange. Déambulant au milieu du festival afin de distribuer de l’amour et de la bonne humeur, ils offrent aux gens beaucoup plus que ce qu’ils attendent d’eux. Exemple plus parlant ; alors qu’elle tirait le tarot de l’amour, une des princesses a permis à une festivalière de lire son avenir dans une carte Céline Dion. Cette dernière (la festivalière, pas Céline) en a donc, naturellement, parlé avec émotion toute la soirée ! La Happy Team a, dans la soirée, rendu le plus bel hommage qu’il soit à l’amitié franco-italienne en (hurlant) chantant un « Vivo Per Lei » qui restera dans les annales ! Le chat, d’une pétulance princière, rétorquait lorsqu’on lui demandait ce qu’il faisait : « Je promène mon élégance ».
C’est peut-être ça TINALS finalement, chacun promène son élégance – plus ou moins développée, certes – de concert en concert, d’atelier en atelier, (de train en train, de port en port !).
Sur ces belles paroles, je m’en vais me préparer pour ce deuxième jour Tinalsien ! Au programme ce vendredi, la rencontre/débat avec Chloé Delaume, le concert folk de Lou Doillon, l’émotion de Big Thief, puis DTSQ, les copains d’OPTM, la complètement magique Courtney Barnett, le tant-attendu James Blake, le blues révolté et révoltant de Delgres, pour finir (si mes jambes le veulent) avec la formidable Rico Nasty !
Article : Channel
Photos : Gilles Guilbert
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Pour plus d’infos :
Site Internet : thisisnotalovesong.fr
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