Rendez-moi les karaokés !

Feus karaokés

Un lundi matin de plus sur la Terre. Un lundi matin de plus où je devrais normalement te parler d’événements et d’aventures rocambolesques se déroulant sur notre cher sol gardois. Concert, expo, festival ou autres soirées karaoké où, dans un vieux troquet tenu par une mauvaise doublure d’Eddy Mitchell, s’enchaîneraient les fausses notes sur les Rita Mitsouko et Calogero.

Sauf que non, actuellement, niveau karaoké, on abandonne Let’s Dance de David Bowie, et on dit hello à Dead Lance de Covid Dawie ! Jeu de mots Maître Capello. J’en suis donc réduite à penser les moindres faits et gestes de mon gamin comme de grands événements. Je pourrais faire une édition spéciale rien que sur son élocution des termes Pimpon, Gâteau et Caca. Une conférence sur sa manière si délicate de rouler des pelles à ses couches pleines. Une cassette audio avec les deux faces relatives à ses doux cris m’appelant… Papa.

Le nouveau confinement en version cadavre exquis

En plus, l’autre qui nous menace d’un confinement déconfiné. Et v’là que t’aurais le droit de passer huit heures devant la porte automatique de la supérette de ta rue, mais qu’il te serait interdit de regarder 3 minutes l’horizon, le cul dans le sable en mangeant des frites trop grasses au Grau-du-Roi. Voyant les départements tomber comme des dominos dans les restrictions à ciel ouvert, j’ai préféré prendre les devants. Mieux vaut prévenir que guérir comme dirait l’autre ! J’ai fait la liste des endroits qui me seraient accessibles si le Gard devait y passer. Et ben, comment dire ? J’ai rapidement surtout vu les endroits où je ne pourrai pas aller. Parce que, peut-être, pour certains, ça peut être un trip, un concept « Nos régions ont du talent »… Je ne juge pas ! Mais moi, entre Saint-Gervazy, Aubord et Caveirac, j’ai comme une petite angoisse qui monte quand je me dis que, quand tu deviens parent, les vacances de Pâques, tu dois tenter de rendre ça un peu cool !

Calogero, sauve-moi

Et là. Quand je me vois atteindre le 18,7 de tension, parce que personne ne peut sortir indemne de ces limitations kilométriques au sein du pays de la fête votive, je ne rêve que d’un truc ! Perdre ma voix (et ma dignité) en hurlant : EN APESENTEUUUUUUUUUUUUR dans un micro crade et collant aux effluves d’un cocktail à base de pastis, de gin, de cigarillos et de cacahuètes premier prix.

En même temps, on devait s’y attendre. Il suffit de changer 5 petites lettres à COVID pour que ça fasse MERDE. Mais quand même ! Je vous en supplie, parachutez-moi dans un karaoké au fond d’un vieux bistrot des Saintes-Marie-de-la-mer. Il en va de ma santé presque physique. Forcément, je ne vous embrasse pas mais portez-vous bien quand même.

Écrit par Channel Roig