Chroniques Nîmoises

8 mars + 1 semaine

Viens on lit rien ! Lance la vidéo et ferme les yeux !

Si tu as la flemme de lire les mots sortis de mon imagination débordante (« inondante » serait peut-être plus objectif), écoute donc ma voix en cliquant sur la flèche !

Le 8 mars n’est qu’un lendemain et une veille.

Saluton, amikoj ! Ce qui signifie « Coucou les copains » en espéranto, et ça c’est toujours bon à savoir. Les salutations étant faites, je peux vous parler d’un truc utile (arrêtons de déconner, se dire bonjour c’est hyper suranné en 2021). Lundi dernier, jour de sortie de votre chronique préférée évidemment, nous étions le 8 mars. Contre toute attente de moi à moi, je ne vous ai pas parlé de la journée internationale de lutte pour les droits des femmes. Peut-être parce que cette lutte, car oui le mot « lutte » veut dire ce qu’il veut dire, m’anime au quotidien. Le 8 mars n’est qu’un lendemain et une veille de jours de combat. Peut-être aussi, et ça je ne l’ai réalisé qu’après, parce que désormais entre dans ma réflexion du féminisme le fait que je suis mère d’un fils.


Comment faire de lui un mec qui ne sera pas une raclure ?

Bon, je ne vais pas vous mytho, quand on a appris lors d’une échographie que le flageolet qui s’épanouissait dans mon utérus et faisait du dos crawlé dans du liquide amniotique était muni d’un pénis, j’ai ressenti un bon vieux soulagement ! Alors, j’aurais adoré élevé une future meuf trop badass (C’était l’entracte « Vouloir Faire Djeuns Quand On A Presque 30 ans ») mais savoir que mon enfant sera payé correctement quand il bossera, qu’on ne jugera pas le moindre de ses faits et gestes, qu’il ne se noiera pas sous un quintal d’injonctions, qu’il pourra se balader n’importe où sans flipper continuellement de se faire harceler… Ben ça enlève un sacré poids quand même !

 

Mais, maintenant, se pose la grosse problématique : Comment faire de lui un mec qui ne sera pas une raclure ? Ok, il ne cochera peut-être pas la liste entière des privilèges mais, pour le moment, dans les faits, j’aide à s’épanouir un mini homme blanc ne présentant aucun handicap. Certes, en parallèle, sa plus longue relation passionnelle se déroule avec un octopus en peluche. Mais passons. Donc, comment je fais concrètement pour lui faire comprendre qu’il n’est pas le roi du monde alors qu’une société toute entière lui crie qu’il écrase le reste de la planète ? C’est ça la lutte.


La lutte (à ne pas confondre avec le luth)

La lutte, c’est devoir expliquer pourquoi Darty écrit en grosses lettres sur ses affiches publicitaires « Face à la technologie, on est tous un peu blonde » alors que, en 2004, Linda Buck et ses cheveux jaunes gagnaient le prix Nobel de médecine.

 

La lutte c’est devoir expliquer pourquoi le type qui m’accoste dans la rue sans que je n’ai rien demandé est le pire des tocards alors que dix mecs en costards se marrent face au spectacle.

 

La lutte c’est devoir expliquer pourquoi des affiches renommant les lycées avec des noms de femmes célèbres sont nécessaires alors que le programme du Bac de Français, cette année, est composé de deux livres écrits par des femmes contre dix par des hommes.

 

La lutte c’est devoir expliquer pourquoi tonton Jean-Mi passe les repas du dimanche à hurler qu’on ne peut plus rien dire maintenant alors qu’il monopolise les discussions avec ses idées moisies depuis trois décennies.

 

La lutte c’est devoir expliquer pourquoi, quand on se balade en ville le jour du carnaval, toutes les petites filles sont déguisées en princesse et tous les petits garçons en pompier ou policier. Spécial dédicace à la gamine déguisée en fusée et au gamin en radis !


Texas Holdem !

Alors, mon fils, mon gosse, mon gamin, mon rejeton, enfin n’importe quel surnom que tu détesteras que je hurle devant ton bahut d’ici 15 ans, j’espère vraiment que quand tu seras grand le 8 mars n’existera plus. Enfin, qu’il existera, à moins que le calendrier grégorien se soit barré, mais qu’il ne sera plus une journée de lutte pour l’égalité entre des êtres humains. Tes futures potes méritent autant que toi, alors si tu en as l’occasion, grâce à la chance d’être qui tu es, rebats les cartes et, puis, n’hésitent pas à changer les règles au passage.

 

Quant à nous, on se retrouve la semaine prochaine pour que je vous explique comment mon fils est donc devenu champion international de poker après avoir changé la définition de la quinte flush. Je ne vous embrasse pas mais portez-vous bien quand même !


Écrit par Channel Roig

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